Une ronde d'enfants autour de la terreUne ronde d'enfants autour de la terre
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Carnet de route de l'Europe

Du 10 Juin au 01 Juillet 2006


Fabrice rencontré au Mali, nous rejoint en Grèce
Cuisiner nous-même, un plaisir !
Monastère en Grèce
Notre 2ème nuit en Turquie, chez des habitants aux enfants curieux et intrigués
Les échoppes du souq bien remplies
Basile, notre camion se refait une santé avec des pneus neufs
Raphaël se baigne dans la mer noire
Budapest, capitale hongroise
Nous sommes maintenant dans le Tirol aux chalets fleuris

Les amis arrivent !


Nous partons pour Patras attendre notre ami Fabrice, qui arrive tout droit de France accompagné de Franck et de notre minibus. Le mardi 23 juin, nous sommes sur le quai. Ils doivent arriver en ferry depuis l'Italie.

Nous voyons approcher doucement l'énorme bateau, puis les voitures descendent une à une... Enfin, nous l'apercevons, enguirlandé avec des dessins d'enfants de l'école St Claude qui nous suit depuis notre départ, et décoré de petits coeurs roses collés sur la carrosserie par nos familles. Contents, nous accueillons nos deux compères sur le sol grec et courons chercher nos sacs laissés temporairement dans le dernier hôtel de notre voyage, avant de fêter l'évènement. Nous surnommons notre camion Basile.


Nous faisons le planning : Direction Istanbul en une semaine, le temps de remonter lentement le long de la péninsule grecque. Nous déposerons là-bas Fabrice et Franck et rentrerons tout les deux à travers l'Europe.

C'est une nouvelle vie qui commence : chercher des points d'eau pour remplir les bidons, des endroits tranquilles et au maximum sauvages pour camper la nuit, faire la cuisine au réchaud et prendre la douche à la bassine (chose dont nous avons pris l'habitude dans certains pays).

Nous rentrons dans une grande surface pour faire les courses. Cela fait longtemps que cela ne nous était pas arriver : acheter ce qui nous plaît pour ensuite cuisiner.

La vie à 4 est bien agréable et nous permet de parler de choses et d'autres, de nous réintégrer doucement à la société en apprenant beaucoup sur ce qui a changé depuis notre départ. En fidèles supporters de notre patrie, nous trouvons aussi des lieux pour regarder les matchs de l'équipe de France, jouant la coupe du monde 2006.


Les pays des oliviers


Cette traversée de la Grèce nous permet de découvrir le pays autrement : petits chemins de campagne, champs d'oliviers, troupeaux de moutons, villages ruraux où nous pouvons apprécier l'accueil les habitants qui voient rarement des étrangers. Sur la route, nous visitons les Météores, étranges monastères perchés aux sommets de montagnes. Nous passons plusieurs délicieuses soirées autour d'un feu, près d'un lac ou de la mer, à jouer de la guitare, chanter ou regarder des photos de nos voyages respectifs...

En 7 jours, comme prévu, nous arrivons à la frontière turque.


Alors que nous venons de nous arrêter sur une aire de pique-nique fréquentée, des locaux venus là pour passer une partie du dimanche nous offrent chacun une part de leur repas du soir : une assiette de brochettes, une pastèque, du pain. La première image que nous avions eu de la Turquie et dont nous parlions dans le précédent carnet de route est donc effacée, les gens de ce pays sont comme dans tous les pays de culture musulmane : très accueillants.

Lors d'une autre nuit en Turquie, nous sommes accueillis dans un petit hameau de campagne, où les quelques habitants nous donnent la possibilité de nous garer. En l'espace de quelques instants, tous les enfants des environs sont autour de nous et nous sommes invités à boire le thé dans une famille. Les enfants curieux regardent le montage de la tente et la préparation de notre repas sur le camping-gaz. C'est apparemment la première fois qu'ils découvrent cela. Ils nous parlent dans leur langue et ne semblent pas découragés quand nous leur répondons dans une autre.


Retour en Turquie !


N'ayant visité que l'est du pays le mois dernier, nous prenons cette fois-ci le temps de visiter Istanbul, sa grande mosquée bleue aux 6 minarets et son joli bazar dans lequel nous achetons un grand plateau rond en cuivre qui nous servira dans nos campements. Au moment de payer ce dernier, Florine confond les billets turcs avec les Euros, qui ont la même couleur et la même taille, et paye le plateau 120 € au lieu de 120 Turkish Lira, soit environ le double ! Le vendeur approchant des 80 ans ne réagit pas. Ce n'est que trois ou quatre heures plus tard que nous nous en apercevons, en recomptant notre petite cagnotte. Un problème se pose : retrouver un magasin dans le souq d'Istanbul, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Toutes les allées se ressemblent ! Nous ne perdons pas espoir et retournons dans le bazar. Après quelques minutes, nous retrouvons miraculeusement notre échoppe... dont le vendeur a changé !


Là, Raphaël use de sa patience pour expliquer le quiproquos. Le nouveau vendeur, fils du précédent, ne veut naturellement pas rendre l'argent. Après un temps de négociation, d'explications en anglais, en demandant d'ouvrir la caisse pour retrouver les billets Euros au milieu des autres, en jurant la main sur le coeur, nous apprenons que notre interlocuteur est musicien... Nous avons trouvé la corde sensible, et il accepte d'échanger les billets, moyennant un petit supplémentaire.


Refaire une santé à Basile


La route est encore longue pour nous, et nous nous séparons de nos amis qui continuent leur vacances en Turquie. Nous prenons donc la direction de la Bulgarie, au nord, où nous comptons arriver dès le soir.


Le passage à la douane est assez long car comme nous arrivons de Turquie, les douaniers veulent vérifier les moindres recoins de notre camion. Après démontage des portes, ils passent un étrange détecteur d'on ne sait quoi... méfiance, méfiance.

A peine la frontière passée, notre camion commence à faire un drôle de bruit qui nous inquiète lorsque nous freinons. Nous nous arrêtons dans un garage : les plaquettes de frein sont plus qu'usées et le disque commence à souffrir. Nous profitons de l'occasion pour faire quelques réparations nécessaires (moitié prix qu'en France !) : Changement de 2 pneus presque lisses, achat de housses de sièges, de mécanisme de porte coulissante...


La Bulgarie est un petit pays forestier bordé à l'Est par la mer noire. La route tranquille slalome entre champs et forêts. Nous décidons pour la première nuit de nous installer près de la mer. Cela ne restera qu'un espoir, les habitants nous voyant tourner commencent à demander si nous cherchons quelque chose... Finalement, nous nous installerons sur le parking d'un camping. Fidèle à ses habitudes, Raphaël ne manquera pas de faire un petit plongeon dans une nouvelle mer le lendemain matin.


Routes et frontières


Arrivant en Roumanie, une autre frontière se présente bientôt à nous. Aucune vérification car nous faisons parti de l'Union Européenne, ce qui est bien pratique. Nous traversons sur un bac le Danube, et continuons notre route. Ce pays nous apparaît tout de suite plus pauvre que son voisin.

Nous faisons une halte pour visiter la capitale Bucarest et son centre animé. Dans la périphérie, les immeubles extérieurement insalubres se succèdent.

Les routes roumaines ne sont pas en très bon état, et la conduite des habitants est sportive voire inconsciente dans les virages. Nous traversons des villages ruraux aux petites maisons traditionnelles bien particulières. Dans ce pays à grande population Roms (tsiganes), le camping sauvage est autorisé, ce qui nous permet de nous installer n'importe où le long de la route.


La frontière avec la Hongrie est franchie sans problème. En revanche, dix minutes après la douane, nous sommes « flashés » par la police hongroise pour excès de vitesse : 70km/h au lieu de 50km/h, sur une route toute droite, mais en ville... Les policiers ne parlent pas un mot d'anglais et ne font aucun effort pour se faire comprendre. Nous rageons un peu, mais partons tout de même avec 35€ à payer. Bienvenus en Hongrie !


Une fois calmés, c'est la ville de Budapest que nous visitons cette fois en une demi-journée. Propre et bien entretenue, nous sommes surpris de voir des maisons finies, avec du crépis et un jardin aménagé.


Autriche : exigences de propreté et de rigueur !


Dès notre arrivée en Autriche nous sentons les exigences de propreté et de rigueur. On se croirait dans une exposition permanente, sans rien qui traîne... Une bonne réadaptation aux normes françaises ! Ici, on ne peut pas s'arrêter sur un parking avec notre Basile sans que quelqu'un vienne nous soupçonner de vouloir camper. Il est de plus en plus difficile de trouver des lieux pour faire notre vaisselle tranquille alors ne parlons pas de prendre notre douche dans la bassine au bord d'un champ !

Heureusement sur les airs d'autoroutes, généralement assez calmes et vertes à l'image du pays, il y a des douches. C'est donc ici que nous allons passer nos trois nuits autrichiennes, le camping sauvage étant interdit. De plus, l'Autriche nous accueille avec des orages très forts et de la grêle pendant 2 jours. Par un temps pareil, les airs d'autoroutes sont sécurisantes, sans risque de s'embourber. Nous ressortons notre veste polaire, bien rangée au fond de nos sacs.


Nous nous arrêtons à Salzburg, la ville de Mozart. Les clochers et les ruelles en font une ville plaisante.

Nous quittons ensuite l'autoroute pour visiter le Tirol. Par la petite route de la Silvretta, nous pouvons admirer de belles montagnes encore enneigées, des lacs d'altitude, et traverser des petits villages aux chalets fleuris malgré la pluie qui continue de tomber. Le jour de notre passage, il y a le rallye des voitures de collection, nous avons la chance de voir défiler devant nous de superbes montures.


Dernier pays étranger : La Suisse


Deux jours avant de retrouver nos familles, nous passons la frontière suisse. En quittant l'Autriche, la gendarmerie de la frontière nous fait un cadeau d'au-revoir. Nous sortons à peine de la station service et avons oublié le petit détail obligatoire dans ce pays : allumer nos feux, même de jour... Le gendarme, très aimable, nous colle une amende de 15€ ! Nous avons beau lui expliquer que nous roulons depuis 150m, que ce n'est pas obligatoire en France et que nous sommes en train de quitter l'Autriche, rien n'y fait. Florine s'énerve, les autrichiens rigolent... Nous voilà donc arrivés en Suisse où nous faisons bien attention de respecter les limitations de vitesse et à allumer nos feux.


Ce petit pays est vite traversé. Arrivés dans la partie française, nous sommes surpris d'entendre une caissière s'adresser à nous dans notre langue, cela fait longtemps que nous ne l'avons pas entendue. Les gens autour de nous parlent également français et nous avons la drôle d'impression d'entendre tout ce que les gens disent comme si on devinait leur pensée. On ne peut s'empêcher de tendre l'oreille, la moindre conversation est compréhensible ! Ecoutant les conversations, nous avons vraiment l'impression de revenir de loin, d'être dans un autre monde.



A la veille du retour chez nos parents, nos sentiments se mélangent : tout est bientôt terminé et en même temps un autre monde, une autre vie s'ouvre à nous, sentiment de plénitude et d'amertume.


Nous faisons nos premiers mètres sur le sol français dans une certaine euphorie. Ce moment est fort pour nous. Nous avons l'impression que le monde s'est mis « en pause » à notre départ, et qu'on vient de reprendre la lecture. Nous passons notre dernière soirée de voyage chez des amis à la frontière franco-suisse.




Florine et Raphaël,
Samedi 01/07/2006 à 17h33. 27°
St Julien en Genevois (France).


De retour en France depuis le 2 Juillet 2006... Tour du monde en Musique d'associations d 'aide a l'enfance.
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