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Carnet de route du Vietnam – Le Sud

Hoi An et la fête des enfants Peu après être partis pour rejoindre doucement le Cambodge, nous apprenons qu'un typhon a fait de gros dégâts matériels et humains dans le nord du Vietnam. La première ville où nous nous rendons, en 12 heures de bus d'Hanoï, est Hoi An. Là encore plus qu'à Hanoï, les maisons ont des restes du colonialisme : petites maisons jaunes aux toits pentus en tuiles. Cette mignonne petite ville non loin de la mer s'est faite une spécialité : la fabrication de vêtements sur mesure. Face au prix de la soie, nous succombons à la tentation et choisissons l'artisan que nous allons faire travailler. Pour Florine, ce sera un Ao Daï, l'habit traditionnel vietnamien fait d'un pantalon et d'une longue tunique en soie. Nous arrivons à Hoi An le jour de la fête des enfants, encore bien célébrée dans le centre du pays. Pour l'occasion, ces derniers se parent de tête de dragons et vont de maisons en maisons, en dansant, accompagnés de leurs musiciens tapant sur de gros tambours, pour demander de l'argent. Pendant 5 jours généralement le soir, le même rituel s'opère. La troisième soirée, c'est la grande fête : dans toutes les rues, il y a des scènes de spectacle où les enfants chantent et dansent. Le site de My Son, à quelques kilomètres, nous permet d'en connaître un peu plus sur l'histoire du pays, un peu dévasté par les occupations françaises et américaines. Au XIIème siècle, y était installé le royaume de Champa, en étroite relation avec Java. Nous retrouvons les paysages du palais du roi Louis, dans le « Livre de la jungle »... Nous pouvons y admirer les vestiges et assistons à un spectacle de danses traditionnelles où les influences de Java se ressentent. Ce lieu était jadis le centre religieux du pays. Ancienne base militaire des Viet-congs pendant la guerre et ayant été bombardé, il ne reste que 28 monuments, plus ou moins en ruine, sur les 60 au départ. Quelques jours plus tard nous continuons notre descente du pays en longeant la côte. Nha trang est notre deuxième arrêt. Nous allons profiter du beau temps, de la réputation des fonds marins (un peu de plongée sous-marine pour Raphaël et de masque / tuba pour Florine) et nous baigner dans une nouvelle eau : celle de la mer de Chine méridionale. Cette brève escale ne nous retient pas plus longtemps que 2 jours... Prochaine étape : Dalat. Les Hauts Plateaux Vietnamiens La différence de température nous frappe en arrivant à Dalat : la climatisation ou le ventilateur sont ici inutiles. Il y pleut fort et souvent, surtout en cette période de mousson, mais c'est aussi ce qui permet au lieu de recenser de jolies chutes d'eau. Dès qu'on sent quelques gouttes, mieux vaut se mettre à l'abri car c'est une grosse averse à chaque fois. Les habitants, habitués, sortent simplement un ciré et continuent leur vie. Nous décidons de visiter les environs en moto, moyen de transport le plus courant ici. Accompagnés par une jeune guide anglophone, nous nous rendons au « village du poulet », à 17 kms de Dalat. Dans ce village vivent les Koho, minorité ethnique assez pauvre. Les habitants gagnent leur vie en vendant aux touristes des tissus qu'ils confectionnent et cultivent également beaucoup de riz. Un peu plus loin, nous nous dirigeons vers une soierie. De nombreuses femmes travaillent dans un hangar où il règne une chaleur étouffante. Nous apprenons qu'elles gagnent l'équivalent de 2 euros par jour, pour une moyenne de 9h de travail. Il y a vraiment une grande différence entre les personnes vivant du tourisme en ville et ces gens des campagnes. Nous comprenons mieux le prix dérisoire de la soie. Notre séjour à Dalat s'achève par un cours de cuisine où nous nous initions à la fabrication de mets nationaux : les nems et le curry de légumes. Notre prof d'un soir, Rot, nous explique tout cela fort bien, si bien que nous vous invitons à notre tour, à tenter l'expérience en suivant notre recette écrite dans l'espace enfant. Saigon, rebaptisée Ho Chi Minh City, est notre ville repos avant de quitter le pays. La plus grande ville du Vietnam est bien plus moderne que sa capitale Hanoï. Les nouveaux immeubles ont pris la place des plus anciens, ce qui enlève un peu de son élégance. Cette ville nous permet cependant d'acheter quelques souvenirs et cadeaux, que nous envoyons par colis postal. Tous les femmes motocyclistes portent ici, comme dans toutes les villes du Vietnam, le masque telles des infirmières et de grands gants montant jusqu'aux épaules. Nous ne comprenions d'abord pas le sens de cet accoutrement : est-ce la pollution des gazs d'échappements dont elles veulent se protéger ? Non, même si elles ne nous l'avouent qu'à mi-voix, c'est pour la beauté. En effet, il est de bon ton d'être blanc dans ces pays d'Asie. De ce fait, elles cachent la moindre partie de leur visage ou de leur corps, évitant de prendre un coup de soleil et de bronzer ! Nous partons ensuite pour le Cambodge par le delta du Mékong. Le Mékong, fleuve mythique... C'est naturellement à bord d'un bateau que nous allons découvrir ce fleuve mythique, à la couleur marron. Son eau est assez stagnante et les autochtones font tout dedans. Nous sommes un peu écoeurés de voir que les toilettes tombent directement dedans, à l'endroit même où les habitants lavent leur linge, préparent la cuisine, lavent la vaisselle et se baignent eux-mêmes. Sans oublier que la poubelle domestique est également le Mékong alors que poussent les épinards d'eau qu'ils ramassent et vendent au marché. Alors que tout cela se mélange, la population ne semble pas du tout sensibilisée aux problèmes que cela peut entraîner. Néanmoins, les petites baraques flottantes en bois, typiques, sont très jolies. Ces habitations simples comportent bien souvent une télévision comme unique bibelot ou objet de divertissement. Lorsque nous passons en bateau, les enfants se dirigent vers les portes ou les fenêtres pour nous dire « Hello » avec un grand sourire en secouant la main. Nous sommes contents de voir qu'ils sont totalement désintéressés, au contraire de certaines régions du monde où le tourisme de masse a déjà fait ses ravages. D'autres minorités se sont installés sur le Mékong comme les Cham, musulmans. De temps en temps nous nous arrêtons pour changer de bateau, visiter une fabrique de délicieuses nouilles de riz, de bonbons à la noix de coco ou encore un élevage de poisson : délicieux mets destinés en partie à l'exportation pour les pays asiatiques ou occidentaux. Nous assistons aussi à des très populaires marchés flottants. Le principe est simple, les bateaux vendeurs accrochent à une tige de bambou les différents légumes ou fruits qu'ils proposent. Nous sommes ravis de ce séjour au Vietnam, pays qui nous a enchantés tant par sa population avenante et sympathique que par sa cuisine : l'une des meilleures au monde. Nous passons la frontière, toujours en bateau tandis que les paysages ne changent guère. Les cambodgiens semblent tout aussi sympathiques et accueillants malgré le triste passé proche qui leur pèse sur les épaules. Il semble y avoir un peu moins de touristes. Notre parcours va très bientôt croiser celui des enfants khmers que nous sommes curieux de connaître. Florine et Raphaël, Dimanche 02/10/2005 à 16h00. 34° Phnom Penh (Cambodge).