Une ronde d'enfants autour de la terreUne ronde d'enfants autour de la terre
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Carnet de route du Mali - Pays Dogon

Du 27 Janvier au 08 Février 2005
















Vue d'en faut







Les noix de cola, tellement prisées





La Togouna, abri du conseil et lieu de discussion des sages





Les greniers contenant les réserves pour l'année




Le jour du marché à Endé











Visite d'un village accompagné par les enfants...


En route vers l'est...


Ne sachant pas ce qui nous attend, c'est encore une fois avec un peu de nostalgie que nous prenons la route le 27 janvier, après la fête au CAOE. Nous ne disposons que de peu de temps pour traverser le Mali car notre visa n'est valable qu'un mois et déjà trois semaines se sont écoulées. Afin de rejoindre le Burkina-Faso, nous choisissons de passer par le Nord pour pouvoir faire une halte au pays Dogon. Après deux jours de trajet pour traverser la quasi totalité du pays avec d'interminables attentes auxquelles nous commençons à nous habituer, malgré notre impatience occidentale (6h d'attente que le taxi-brousse se remplisse, pour une heure de trajet...etc...), et des arrêts pour dormir à Ségou et Mopti, nous arrivons à Bandiagara la ville urbanisée du pays Dogon.


De nombreux guides nous proposent ou imposent leurs services à chaque gare routière où nous stationnons mais nous refusons systématiquement, ne sachant pas s'il s'agit de « pseudo-guides » ou de guides officiels. Sur les bons conseils (en tout cas pour cette fois) du guide du routard, nous préférons dès notre arrivée à Bandiagara nous renseigner dans l'hôtel chic de la ville où des tarifs fixes sont affichés et les guides officiels. Le soir même, Jean, le gérant, nous offre un verre et nous fait rencontrer celui qu'on nomme Roberto, dogon d'origine. Nous convenons avec notre nouveau guide d'un départ au petit matin pour trois jours de marche dans la partie sud de la falaise. Ce côté est moins grandiose, donc moins touristique mais plus authentique (nous ne verrons pas un blanc !). En route !


Le pays Dogon


On appelle « pays Dogon » la région regroupant plusieurs villages d'une même éthnie, les « Dogons », implantés au abord de la falaise de Bandiagara. Tous ont gardé une bonne partie de leurs us et coutumes et vivent un peu à l'écart du monde moderne bien que celui-ci attire les jeunes. Des villages sont installés sur le plateau, d'autres dans la savane au pied de la falaise, et enfin certains dans celle-ci en maisons troglodytes. On retrouve beaucoup de similitudes entre les villages dans la façon de construire les habitations ou greniers, l'organisation du village dans l'espace,...etc... mais chacun garde une particularité. Cette région a été rendue célèbre par l'ethnologue Marcel Griaule qui a vécu parmi les Dogons et a écrit : « Dieu d'eau », expliquant en détails la culture et la cosmogonie Dogon. Si vous voulez en savoir plus, faites comme nous, lisez-le !


Djiguibombo et l'organisation des villages


C'est donc à pied que nous partons à la rencontre de ce peuple mystérieux et vers une région que tout ceux que nous croisons nous recommande.
Tout d'abord, un 4X4 nous approche jusqu'au premier village sur le plateau : Djiguibombo. A l'entrée de celui-ci, nous voyons un campement à touristes comme nous en verrons dans chaque village : Ceci permet de préserver la tranquillité des habitants car les touristes, souvent fatigués, restent dans ce lieu pour manger et dormir. Ils payent également une taxe qui permet d'aider le village pour différents projets.
Sur les conseils de notre guide, nous apportons des noix de cola avec nous. En effet, nous ne sommes pas pour une distribution de bonbons ou de bics, comme nous le demanderons les enfants, mais les noix que nous offrons aux chefs des villages et aux anciens sont signes de respect et de remerciement.


C'est dans ce premier lieu que Roberto nous explique les grandes caractéristiques de la culture Dogon. Ainsi nous apprenons que le village se développe autour de la Guina qui est la première maison. Dans celle-ci, vit le plus âgé du village et ont lieu les sacrifices pour les rites animistes. Bien que les Dogons pratiquent cette religion traditionnellement, beaucoup d'entre eux sont actuellement également musulmans ou chrétiens. Nous découvrons aussi les togounas, abris du conseil et lieux de discussion des sages du village. Le plafond y est volontairement bas pour que les personnes restent calme, en cas d'énervement, elles s'y cogneraient la tête.
Chaque village se divise en quartiers et dans chaque quartier se trouve une famille au sens large. Chaque famille et donc chaque quartier posséde une maison principale (Guina) et un abri du conseil (togouna). La plus importante de ces structures, propriété de l'un des quartiers, est affectée au village et servira pour les grandes cérémonies.


« 13 kms à pieds, ça use, ça use.... »


Nous commençons notre marche pour atteindre Kani Kombole et sa belle mosquée entièrement en terre, comme d'ailleurs toutes les habitations. Pour ce faire, nous descendons la falaise par un petit chemin entre les rochers et cheminons à travers les champs. Nous rencontrons des enfants qui après avoir compris que nous n'avions pas de bonbons, chantent avec nous l'international « Frère Jacques ». Dans le village, nous voyons surtout les anciens et les enfants car femmes et hommes travaillent dans les champs. Ce pays d'agriculteurs cultive le mil, les oignons, l'arachide, le sorgho (gros mil), le fonio (petit mil), les pois chiches... Tout cela est stocké dans les greniers pour le reste de l'année. Les habitants élèvent aussi beaucoup de chèvres et de zébus qui se promènent en toute liberté dans la savane clairsemée de baobabs.


Nous reprenons la piste, sur laquelle nous croisons des autochtones, avec qui Roberto échange d'interminables salutations en Dogon (Ca va ? Et la famille ? Et la santé ? Et les affaires ? Et la fatigue ? Et la chaleur ?...etc...). Nous arrivons à Teli où nous visitons le magnifique ancien village, abandonné au creux des rochers. Nous avons la chance de découvrir Endé, notre dernier village de la journée, le jour du marché, qui se tient tous les 5 jours (semaine Dogon). Nous sommes impressionnés de voir autant de monde au milieu de nulle part, en pleine savane. Les gens viennent de tout le pays pour acheter ou vendre des boules d'oignons séchés, des légumes frais, céréales...etc..., et font parfois plus de 8 kms avec leurs lourds chargements sur la tête.


Le soir venu, nous flânons dans les ruelles, discutons avec les habitants, entrons dans une case piler le mil, rions avec les enfants... Nous passons la nuit sur le toit d'une case avec le doux décor de la falaise et des petites habitations cachées à l'intérieur, tableau éclairé par les étoiles. Nous sommes heureux de nous trouver en ce lieu paisible et nous apprécions de sentir dans nos jambes les 5 h de marche parcourues.


Plein les yeux, plein les jambes !


Le lendemain, dès 7h30, nous nous rechaussons pour aller à Bagourou. Dans ce petit village de la savane, nous découvrons des sculpteurs de bois faisant des statues traditionnelles. Après une courte halte en leur compagnie nous poursuivons pour Yabatalou à partir d'où nous remontons la falaise par une faille. C'est un magnifique paysage qui s'offre alors à nous tous les 100 m « escaladés ». Arrivés sur le plateau à Indeli, nous pique-niquons au sommet, avec les beignets de haricots achetés au précédent village, face à l'immensité de la savane.


A chacun des villages que nous traversons, nous faisons le tour du village, accompagnés par les enfants qui nous tiennent par la main, et par les personnes plus agées qui nous saluent. Tout le monde semble serein et personne ne semble stressée, c'est agréable. A Begnemato, après un repas suivi d'une partie de carte avec les habitants, nous dormons à nouveau dans un cadre splendide. Le coq nous réveille lorsque commence le défilé des femmes et filles qui vont chercher de l'eau au puit, portant des pleines bassines sur leur tête. Ce village est découpé en trois quartiers : chrétien, musulman et animiste, et tout le monde vit en harmonie ! Bel exemple, non ? Le lendemain, il ne nous reste plus que 9 km à parcourir pour rejoindre le dernier village Dourou où nous arrivera le 4X4 qui nous ramènera à Bandiagara. L'aventure est déjà terminée. Nous avons passé trois journées merveilleuses dans de magnifiques paysages à la rencontre d'hommes simples. Ce séjour nous aura permis de nous aérer la tête et les poumons.


Mali, Merci !


Nous quittons notre Mali bien aimé. Jusqu'à présent, nous pouvons affirmer que c'est le pays qui nous a le plus enchanté, que ce soit au niveau des rencontres, des paysages ou de l'ambiance générale. Les habitants nous ont semblés plus chaleureux et plus accueillants que dans les précédents pays.


Ne souhaitant pas attendre de longues heures à la gare routière de Bandiagara, nous partons en stop jusqu'à Ouhigouya avec le 4x4 d'une ONG malienne, où nous enchaînons sur un bus pour arriver à Ouagadougou au Burkina-Faso le soir même. Nous n'aurons jamais fait un trajet aussi facilement, sans une seule heure d'attente !


Pendant les cinq jours suivants, nous séjournons dans une petite auberge de la capitale afin de rattraper notre retard : carnets de route de Bamako, e-mails, enregistrements, attente du visa pour le Ghana, lessive... Nous sortons donc peu de notre chambre, ce n'est pas de tout repos mais bien nécessaire. Nous ne séjournerons pas plus dans ce pays que nous avons déjà parcouru de long en large 5 ans auparavant, pour consacrer plus de temps au Ghana et au Togo.


Nous partons donc dès notre visa accepté, le mardi 8 février pour le nord du Ghana. C 'est avec les quelques heures de retard maintenant habituelles que nous arrivons à Tamale, près du parc national de Mole, que nous souhaitons découvrir.



Florine et Raphaël,
Vendredi 11/02/2005 à 13h30. 40°
Tamale (Ghana).



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