Une ronde d'enfants autour de la terreUne ronde d'enfants autour de la terre
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Carnet de route du Sénégal - Saint Louis

Du 08 au 18 Décembre 2004















Une batisse de l'époque coloniale, bien conservée...






Visite de la 'Langue de Barbarie' en VTT








On comence la musique ?








Fresque peinte dans la cour de l'association Claire-Enfance












'Chez nous, au Sénégal,.... Y'a des chèvres comme ça, y'a des chèvres comme ça.'



'A Moi, à Moi !' Tout le monde veut gratter la guitare...


Les transports africains... un bonheur...


Après avoir fêté en bons lyonnais le 8 décembre en illuminant la fenêtre de notre chambre, nous prenons un petit taxi brousse de 7 places (Peugeot 505) pour aller en direction du Sénégal via Rosso le jeudi 9 décembre au petit matin. Dès la descente de celui-ci, nous sommes assaillis par plusieurs personnes souhaitant nous accompagner jusqu'à la douane en calèche... chose que nous refusons catégoriquement, notre but n'étant qu'à quelques centaines de mètres. Il n'est pas évident, avec le poids des bagages et la fatigue du trajet qui pèsent sur nos épaules, de garder son calme devant une insistance à la limite de l'aggression verbale. Malheureusement pour nous, le grand portail représentant la frontière est fermée jusqu'à trois heures de l'après-midi... Ne sachant qui croire entre ceux qui se disent douaniers et les « pseudos guides », nous nous laissons embarquer par un jeune qui nous promet pouvoir nous faire traverser avant les autres. Ce ne sera pas vraiment le cas, mais sa compagnie nous évitera au moins d'être harcelé pendant la longue attente. Après finalement 3h de discussions, nous passons la frontière dans une pirogue qui prend l'eau, non sans quelques corruptions de part et d'autres. (Entre taxes et droits de passage, impossible de savoir lesquels sont réellement imposées par la loi, les douaniers ou notre « guide »...)
Il nous reste encore une centaine de kilomètres (soit 2 bonnes heures de trajet) pour atteindre Saint Louis, que nous faisons dans un autre taxi brousse, identique au premier mais rouillé jusqu'au chassis, contenant cette fois 9 passagers, bagages sur le toit. Bref, nous sommes heureux d'arriver à bon port, et nous sentons maintenant vraiment que nous sommes en Afrique.


Saint Louis, ville chargée d'histoire


Cette ancienne importante ville coloniale possède encore de fort belles batisses, mais il est triste de voir que celles-ci sont quasiment laissées à l'abandon et beaucoup tombent en ruine. Divisée en trois parties par le fleuve Sénégal, la vie à Saint Louis est assez paisible sur l'île dont on peut rapidement faire le tour, et beaucoup plus agitée du côté de la langue de barbarie (quartiers des pêcheurs, entre l'océan et le fleuve).
Dès le vendredi, lendemain de notre arrivée, nous rencontrons l'association Claire Enfance, dans laquelle nous souhaitons intervenir, pour déterminer notre programme à partir du lundi. Nous profitons du week-end pour découvrir la ville.
Nous arpentons les ruelles de l'île où de magnifiques maisons colorées se mèlent aux géants bougainvillers. Les « restes » de la colonisation étant encore bien visibles, nous nous imaginons la vie de jadis. Des Saint Louisiens nostalgiques nous diront leur tristesse de voir une ville si magnifique se dégrader d'année en année. Selon eux, seule une prise en charge de la ville par l'UNESCO pourrait faire revivre l'âme d'autrefois.


C'est en louant des VTT pendant une demie journée pour visiter sportivement le reste de la ville que nous comprenons pourquoi nous n'avons pas fait notre tour du monde en vélo... Cela nous permet tout de même de découvrir le quartier des pêcheurs et de rejoindre l'océan au bord duquel nous mangeons un bon poisson grillé et faisons une petite baignade.
Alors que nos fesses commencent à nous faire mal après 6h de vélo, nous avons la joie de recroiser Penda et Pierre, nos amis rencontrés à Dakhla (Maroc). Nous nous retrouvons dans leur maison le soir même pour déguster un bon repas. Leur retour en France étant prévu pour le mercredi, nous les verrons à plusieurs reprises. En grands connaisseurs du continent et du pays, ils nous apprendrons beaucoup sur la vie sénégalaise et la mentalité africaine plus généralement.
Le week-end est déjà terminé et nous connaissons maintenant l'île comme notre poche.


Les enfants talibés


90% de la population sénégalaise est musulmane et le problème des Talibés y est important, comme dans certains autres pays où cette religion est majoritaire.


Les Talibés, que l'on reconnait souvent à la boîte de tomate en conserve vide dont ils se servent pour mendier, sont les enfants orphelins ou placés par leur famille chez des Marabouts dès leur plus jeune âge. Celui-ci est censé faire leur éducation coranique, les loger et les nourrir. Cette éducation se traduit par l'apprentissage de l'arabe et du Coran en récitant les versets par coeur. L'« école » coranique permet d'apprendre à devenir un bon musulman. L'enfant n'apprend ni à lire, ni à compter et son esprit n'est pas entraîné à la réflexion. Dans la réalité, chez la plupart des marabouts, aucune attention n'est apportée aux enfants : pas d'hygiène, pas de nourriture et parfois même exploitation... Les enfants sont forcés à aller mendier de la nourriture dans la rue et quelques fois même à ramener de l'argent au marabout chaque jour. S'ils n'ont pas l'argent nécessaire, ils sont battus. C'est pourquoi beaucoup d'entre eux préfèrent dormir dans la rue dans ces cas là.
Les talibés sont au nombre de 22 000 à Saint Louis. (70% des enfants de la rue)


L'association Claire Enfance


L'association Claire-Enfance a été créée par un missionnaire européen décédé il y a 3 ans, et est maintenant gérée par des Sénégalais au nombre de 7 : le responsable, le comptable, la secrétaire et quatre éducateurs travaillant sur le terrain, dont un infirmier et un responsable de l'alphabétisation.


Le but de l'association est de soutenir les enfants défavorisés afin de leur proposer un quotidien plus facile à vivre. Elle tente de mettre en avant l'éducation sanitaire et l'alphabétisation pour que les enfants parviennent plus tard à se sortir de leur situation et trouver un métier, tout en conservant une bonne hygiène de vie. Sa principale action est le centre d'accueil de jour pour les talibés. Certains jours, ce centre peut accueillir jusqu'à 500 enfants. Le centre, ouvert du lundi au vendredi de 9h à 16h, permet aux enfants de se laver et de faire leur lessive. Certains suivent des cours d'alphabétisation. L'infirmier suit les nombreux problèmes sanitaires des enfants et les vaccine.


Les enfants viennent en général à des horaires assez précises, que nous avons mis un certain temps à comprendre. Ils arrivent pour la majorité aux alentours de 13h pour repartir vers 14h. Le reste du temps, ils mendient argent ou nourriture et suivent l'école coranique. L'infirmier nous rend compte des difficultés : au début de l'action, il ne soignait que les enfants, aujourd'hui c'est tout le quartier qui vient demander des médicaments et ceux-ci distribués gratuitement se font de plus en plus rares et coutent chers. Les problèmes rencontrés sont le plus souvent dus au manque d'hygiène : galle, teigne tondante, plaies infectées (les enfants marchent pieds nus)... Un travail est également entrepris auprès des marabouts afin qu'ils traitent mieux les enfants en leur apportant un minimun d'hygiène. Certains cours d'alphabétisation sont donnés chez le marabout quand celui-ci est coopérant.


Jouer, chanter et s'amuser !


Notre intervention est la bienvenue pour l'équipe d'éducateurs. Cette association connaît bien celle que nous avons rencontrée à Nouakchott (AEDM). La Mauritanie n'est pas si loin...


Après une séance d'observation, nous sommes surpris de voir qu'ils ne connaissent que peu de chants, en dehors des versets du Coran. A l'école coranique, ils doivent rabâcher sans cesse les mêmes choses presque sans explication. Voulant les sortir de cet état d'esprit et pour des facilités de compréhension (la communication est parfois difficile car les enfants parlent wolof), nous décidons de mettre l'accent sur des chansons à gestes, amusantes. Nous n'enregistrerons pas car les enfants ne sont pas toujours les mêmes. Pendant notre semaine d'animation, nous reprenons les mêmes chants pour que les enfants se les approprient. « Dans mon pays d'Espagne » est chanté une fois sur l'Espagne et une fois sur le Sénégal, d'après les idées et les gestes des enfants : « Chez nous, au Sénégal ». D'autres chants leur permettent de bouger leur corps et de s 'amuser.
Les animations se terminent toujours par des photos (les enfants adorent être pris et posent) et par le jeu de chacun sur la guitare. A la fin de la semaine, nous faisons une séance photo dans les bureaux et ils peuvent revoir toutes les photos prises ensemble : les rires sont là, et notre objectif atteint.


La fin de notre séjour dans cette agréable ville à l'ambiance unique, se fait en allant voir un concert de Gospel, donné au centre culturel français (Seul lieu proposant des animations culturelles dans la ville) par les trois chorales locales.



Florine et Raphaël,
Mercredi 22/12/2004 à 17h30. 33°
Kaolack (Sénégal).



De retour en France depuis le 2 Juillet 2006... Tour du monde en Musique d'associations d 'aide a l'enfance.
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