Une ronde d'enfants autour de la terreUne ronde d'enfants autour de la terre
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Carnet de route de Mauritanie - Banc d'Arguin

Du 19 au 27 Novembre 2004









Le Tieboudien, spécialité culinaire mauritanienne





Quartier Cansado, à Nouadhibou






Le réveil, à Chami




Tentative de désensablement entre Chami et Ten-Alloul







Habitation de pêcheurs à Ten-Alloul






Ile de Nair




Préparation du feu pour le thé, dans la lanche







Entre dunes et océan


Pour gagner Nouakchott, capitale de la Mauritanie, depuis Nouadhibou, deux possibilités sont envisageables : La première est de descendre par la « nouvelle route » avec une bonne partie de route goudronnée, le reste étant encore en travaux. La seconde solution est de passer par le parc national du Banc d'Arguin mais le trajet est assez difficile sans 4x4 car la piste est très ensablée. Néanmoins, on dit que c'est « la plus belle route du monde » du fait des nombreux oiseaux migrateurs qui s'y retrouvent et des grandes dunes du désert qui plongent dans l'océan. Nous sommes bien tentés par cette dernière voie, tout comme les deux suisses qui nous ont amenés jusqu'ici. Nous décidons d'attendre quelques jours un fameux 4x4, qui puisse nous tirer en cas de problème, pour traverser cette zone en toute sécurité.


Les saveurs Mauritaniennes


Penda et Pierre font des réparations sur leur « camion aménagé en maison » et comptent également rester quelques jours le temps de visiter de la famille à Nouadhibou. La soeur de Penda nous invite chez elle pour nous faire découvrir les spécialités culinaires locales. Elle nous prépare le « Tieboudien » (riz au poisson). Nous sommes ravis d'être introduit dans une famille mauritanienne, parlant bien le français, dès notre entrée dans le pays. Cela facilite l'échange. Les trois jours suivant, nous allons être invités tantôt chez la soeur de Penda, tantôt chez des amis de la famille. C'est l'occasion pour nous de déguster le couscous mauritanien, le maffé (riz et viande à la sauce d'arachide) et le thiakri (mélange de lait caillé et de mil, habituellement servi en dessert). Tous les repas sont servis dans un grand plat unique que l'on déguste tous autour, assis par terre, avec les mains ou une cuillère : à l'africaine ! Les journées passent très vite : le repas commence en effet aux alentours de 14h et il est suivi des trois thés mauritaniens traditionnels. Chacun a sa signification : le premier est « amer comme la mort », le second est « fort comme la vie » et le troisième est « sucré comme l'amour ». Nous ne pouvons vacquer à nos occupations que lorsque les trois thés ont été bu, sachant qu'entre chacun, nous discutons avec nos hôtes. Le soir arrive très vite : la nuit tombe vers 18h et une nouvelle invitation prend le relais. Nous passons donc nos journées aux frais dans ces maisons du quartier Cansado (habitations des travailleurs de l'exploitation minière) au sud de la ville. Les meilleures spécialistés culinaires mauritaniennes nous ont ainsi été dévoilées en trois jours pour notre plus grand plaisir, car toutes étaient excellentes.


« Perdus, dans le désert immense,... »


Le peu de temps qu'il nous reste dans la journée, nous réfléchissons aux moyens de nous diriger vers le Banc d'Arguin : avec ou sans guide, seuls ou avec un 4x4.


Penda et Pierre descendent aussi pour Nouakchott mais par la nouvelle route. L'attente étant trop incertaine, nous décidons de faire route avec eux jusqu'à Chami par cette voie d'où nous rejoindrons la vieille piste. Il ne restera donc que 30 km de piste pour trouver un village de pêcheur (Ten Alloul) et donc potentiellement des 4x4 pour continuer sur la route au milieu du banc. Nous arrivons à Chami (campement de quelques tentes et d'une épicerie) lundi 22 novembre, et dormons près d'une dune. Penda et Pierre nous prêtent le toit de leur camion comme chambre évitant ainsi les éventuels scorpions. Il n'y a maintenant plus possibilités de se ravitailler en eau mais nos bidons (ceux des suisses en fait) sont pleins.


Le lendemain, nos amis repartent sur Nouakchott et nous nous dirigeons avec Casimir, le minibus Volkwagen de Valérie et Julien, vers Ten Alloul. Nous sommes encore enthousiastes à l'idée de retrouver le coucher du soleil sur l'océan. Très vite nous allons désenchantés : Nous nous ensablons tous les 2 mètres. Il faut creuser, mettre les plaques de désensablement, pousser... et recommencer. De temps en temps, nous arrivons à prendre de la vitesse et à passer quelques zones sableuses. Il fait chaud (50° au soleil) et nous buvons beaucoup pour ne pas nous deshydrater. Petit à petit, nous nous épuisons et commençons à penser que nous n'avons pas fait le bon choix. Le minibus est sans doute trop lourd, trop bas, les pneus pas assez dégonflés pour accrocher au sable (on nous le dira plus tard). Nous ne croisons personne sur cette soit disant « route avec du passage » si ce n'est un troupeau de sorte de vaches solitaires. Il faut prendre son temps, ne pas perdre le moral, car même si l'océan est à 30 km c'est une grande distance sous une chaleur pareil. Après 5h de galère et seulement 5 km parcourus, nous décidons de faire une sieste car, bien que protégés, la chaleur commence à nous taper sur la tête. Là, comme par miracle, un 4x4 de biologistes espagnols que nous avions rencontrés à Nouadhibou, surgit du haut de la dune. Ils nous tirent de là en peu de temps et nous restons sanglés à eux jusqu'à Ten Alloul, pour éviter de s'ensabler.


Parc national du Banc d'Arguin


A l'issue de nos péripéties, des bruits suspects se font entendre lorsque nous roulons : un des amortisseurs arrière s'est dévisé, ne fonctionnant plus du tout, et une barre sous le minibus s'est tordue. N'ayant pas le matériel nécessaire, c'est avec l'aide de pêcheurs ghanéens que nous réparerons ces mésaventures le lendemain.


Nous partons ensuite pour Iwik, autre village côtier à 10 km plus au sud où nous retrouvons les espagnols avec qui nous passons la journée et campons à la belle étoile et à même le sol pour notre part (nous ne sommes pas très rassurés il faut l'avouer), comme pendant toute la durée de notre séjour dans le désert. Chacun fait son programme pour se reposer du « sport » des jours passés : plage, baignade, jeux avec les enfants et les plus grands (Florine joue aux dames), lecture, balade dans le village,... Le soir venu, nous demandons à la femme d'un pêcheur de nous préparer un poisson fraîchement ramené, contre participation, bien sûr. Après lui avoir apporté tous les ingrédients nécessaires pour cuisiner, elle nous prépare une délicieuse dorade grillée, accompagnée de frites. Nous choisissons de faire une excursion en lanche (voilier en bois) d'une journée, pour découvrir les 2,5 millions d'oiseaux présents dans le Banc d'Arguin. Nous naviguons pendant 2h jusqu'à l'île Nair, où nous jetons l'encre pour regarder les oiseaux converger vers les rares espaces émergeant à marée haute. Entre la baignade et le repas « tiré de l'eau », nous avons le plaisir d'observer Flamants roses, Pélicans, Cormorans, Aigrettes dimorphes, Sternes Caugek, Hérons cendrés, Spatules blanches, Goélands bruns, et bien d'autres oiseaux de mer ou grands échassiers que nous n'avons pu identifier. A l'heure de rentrer à Iwik, la lanche semble avoir plus de difficulté à avancer et nous trouvons le retour un peu plus long que l'aller. En effet, petit à petit, le vent cesse et la marée baisse, nous enfermant dans des petits bassins qu'elle forme. La nuit arrivant très vite, nous tentons de tirer notre embarcation quand la profondeur nous le permet, de changer de cap, de rallonger la voile... sans grand succès. La lune, pleine, prend le relais pour éclairer nos tentatives. En prenant un énième thé bien mousseux, nous imaginons les scénarios les plus fous. Le calme est là, l'océan immobile nous l'impose. Chacun s'occupe comme il peut : photos, pêche avec un chewing-gum comme appât, toilettes improvisés à l'arrière du bateau, repos,... Selon les marins qui nous accompagnent, la marée devrait remonter et nous devrions pouvoir rentrer au village que nous apercevons au loin. Doucement mais surement, nous approchons. Il faut encore tirer le bateau depuis la rive pour arriver à bon port. Nous aurons mis 9h pour regagner cette terre ferme à quelques kilomètres seulement. Les anglais partis du même endroit au même moment sont arrivés depuis plusieurs heures. Scénario caucasse pour certains, inconfortable pour d'autres...


Notre séjour dans ce parc doit s'achever. Nous souhaiterions rejoindre Nouakchott par la plage mais il est imprudent de le faire à un seul véhicule, non 4x4. Les espagnols nous ayant retrouvé, nous nous résignons à repartir avec eux par la route goudronnée. Au petit matin du 27 novembre, nous plions nos affaires et là, deuxième « miracle », un 4x4 italien vient à notre rencontre. Leur guide a entendu parlé de nos ambitions et est prêt à nous accompagner par la plage moyennant quelques milliers d'ouguiya. Nous partons de ce pas.


Retour à la civilisation


Le paysage est magnifique, entre dunes, océan et vol d'oiseaux sauvages. Le début de la piste passe au milieu des dunes avec des dromadaires,... On poursuit notre route sur la plage (itinéraire uniquement possible à marée basse), il ne faut donc pas trop traîner pour ne pas se faire surprendre par la montée des eaux. Enfin, nous reprenons la route goudronnée ou non, suivant les zones, jusqu'à notre destination.


Nous arrivons en une journée à la capitale mauritanienne : Nouakchott, alors que nous sommes « coincés » depuis 4 jours dans le désert.
A 18h nous entrons en ville. Nous quittons les suisses avec qui nous avons fait route depuis le Maroc, soit pendant une semaine. Nous leur devons beaucoup car nous avons été à leur merci concernant l'eau (qui était comptée dans cette région désertique) et la nourriture pendant notre aventure. Bien installés dans une petite auberge du centre ville, nous apprécions une bonne douche, tant attendue pour se débarrasser du sable, suivie d'un bon matelas.



Le désert et le Banc d'Arguin nous ont offert de magnifiques paysages dans des coins reculés, sans eau ni électricité, et la nature nous a bien fait comprendre qu'elle seule est maître des évènements. Message reçu !



Florine et Raphaël,
Lundi 29/11/2004 à 16h30. 32°
Nouakchott (Mauritanie).



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